Vol du reliquaire d'Anne de Bretagne: le récit ambivalent du cerveau présumé

"Je suis pas un expert": l'instigateur présumé du vol du reliquaire d'Anne de Bretagne, dérobé dans un musée en avril 2018 puis retrouvé, a tenté de plaider, lundi à Nantes, la totale improvisation de son larcin réalisé avec des comparses qu'il refuse de dénoncer.

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"Y avait rien de préparé, je savais pas ce que j'allais voler", répète le jeune homme de 23 ans, barbe soignée et cheveux blonds retenus par un chignon.

 

Des arguments simplistes et lacunaires


 
Dans le box des prévenus du tribunal correctionnel, il est celui qui s'exprime le plus. Le seul aussi des quatre voleurs présumés de l'écrin en or du coeur de la reine à avoir reconnu les faits de "vol d'un bien culturel" et "association de malfaiteurs".
    
Mais s'il répond volontiers au tribunal, son argumentaire se révèle aussi lacunaire que simpliste sur les raisons qui l'ont poussé à entrer par effraction, grâce à un tournevis, dans le musée Dobrée à Nantes via une porte pour personne à mobilité réduite, dans la nuit du 13 au 14 avril 2018.

 

Découvert en préparant un devoir d'histoire-géographie



Cet étudiant en BTS chimie avait découvert ce joyau d'orfèvrerie de 1514 en visitant le musée, quelques mois plus tôt, pour un devoir d'histoire-géographie. "Je suis pas un expert", "ça s'est fait à la dernière minute", assure-t-il.

Aux yeux de ce passionné de jeux vidéos, "qu'on soit amateur ou grand bandit, je pense que n'importe qui serait attiré par un objet comme ça".

 

Repérage à mille euros 




"Il a dit qu'il y avait un magot à prendre et qu'il fallait bien travailler le coup", avait pourtant avoué un autre prévenu, dans des déclarations lues à l'audience.

Car le récit bancal de l'instigateur présumé, frappé d'amnésie quand il s'agit de préciser certains faits et surtout de reconnaître ses comparses qu'il nomme vaguement "les gitans", est mis à mal par de multiples indices concordants.

Selon l'enquête c'est bel et bien lui qui a eu l'idée du vol, lui qui avait payé la somme de 1.000 euros à un autre prévenu chargé de faire un repérage vidéo à l'intérieur du musée. Lui toujours qui avait acheté avec un prête-nom la voiture utilisée le soir des faits, et lui qui a effectué des recherches sur les plans du musée et le cours des pièces de collection.

Outre l'écrin du coeur de l'ancienne reine de France, le butin se composait d'une cinquantaine de pièces d'or, de dix médailles et d'une statuette hindoue dorée.

 

En s'inspirant d'un film



Le soir du vol il s'était équipé d'une lampe torche, d'une hache, d'une cagoule... et même d'adhésif placé autour du pantalon. C'était "pour pas m'érafler, pour pas perdre de poils... J'ai vu ça dans un film", lâche-t-il.

Dépassé par la proportion médiatique des faits, il avait enfoui ce trésor dans une zone boisée près de Saint-Nazaire, d'où sont originaires tous les prévenus.

Les enquêteurs l'avait retrouvé intact quelques jours plus tard, dans un fût en plastique. 

 

5 ans de prison requis



Face à ses propres incohérences, l'homme suspecté d'être le cerveau du vol montre parfois son agacement, tandis que les trois autres prévenus, impassibles et peu loquaces, attendent que la tempête passe.

Cinq ans de prison et 10000 euros d'amende ont été requis contre "le cerveau" du casse.

L'audience doit s'achever dans la soirée.
 
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